Là où se termine la terre, c’est le récit à la première personne de l’histoire de tout un pays, le Chili, de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970 qui correspond à l’ascension au pouvoir du dictateur Augusto Pinochet.
Dans cet ouvrage, Désirée et Alain Frappier livrent le récit très intime d’un de leur ami Pedro Atiaz Munõz. Cette histoire intime c’est celle d’un jeune homme contraint à l’exil. Dans ce premier volume, on suit l’enfance de Pedro, son adolescence et le début de sa vie d’adulte marqué par un engagement politique communiste et révolutionnaire. Le récit intime et singulier de Pedro se conjugue avec un récit à plus grande échelle, celui d’un pays tout entier, de ses changements politiques, de ses tentatives de révolution, de ses nombreuses luttes contre les injustices …
L’équilibre entre le récit singulier et l’histoire même d’un pays est bien tenu. Cela permet au lecteur d’en apprendre beaucoup sur l’histoire du Chili sans être potentiellement assommé par un récit purement historique. C’est davantage au travers d’anecdotes et de petites histoires que l’on peut comprendre la façon de vivre Chilienne et surtout l’évolution politique complexe de ce pays.
Le style du dessin est assez épuré, simple, sans fioriture, ce qui le rend très clair. Le trait s’aventure parfois même du côté de l’abstrait, ce qui permet de belles pauses dans le récit.
Le récit est particulièrement bien documenté, toutes les sources utilisées sont d’ailleurs citées à la fin de l’ouvrage si on souhaite approfondir le sujet. De nombreuses photographies sont également présentes en annexes, ce qui est très plaisant à la suite d’une lecture parfois éprouvante.
Si vous voulez en connaître davantage sur l’histoire passionnante du Chili, on ne peut donc que vous recommander la lecture de Là où se termine la Terre. Sans oublier qu’une suite s’en vient courant 2020